Le littoral de La Réunion, long d'environ 250 km, est confronté à une érosion importante,
affectant près de 50 % de sa longueur, dont 12 % avec une érosion prononcée. Pour étudier
cette dynamique, plusieurs méthodes de mesure du trait de côte existent, allant des relevés
in situ (DGPS, caméras) à l'analyse d'images satellites (Sentinel, Landsat, Pléiades).
Mon travail s'inscrit dans cette démarche en appliquant une méthode automatique
d'extraction du trait de côte, inspirée de l'outil SAET (Shoreline Automatic Extraction Tool),
permettant un suivi rapide et fiable sur plusieurs années sans intervention manuelle. Cette
méthode repose sur le traitement d'images satellitaires, la segmentation binaire terre/eau, et
l'utilisation de techniques morphologiques (érosion) pour affiner la détection. Le projet
intègre également la division du littoral en unités morphologiques hydrosédimentaires,
l'optimisation des paramètres selon chaque site, et la validation des résultats par
comparaison avec des données de marées (SHOM) et de houle (CANDHIS). L'analyse de la
dynamique côtière est réalisée avec l'outil DSAS, qui calcule les taux d'évolution du trait de
côte.
Les résultats montrent une bonne précision de la méthode, adaptée aux plages sableuses et
galets de La Réunion, avec des variations spécifiques selon les sites étudiés (ex. baie de
Saint-Paul, plage de Saint-Benoît). Cette approche automatisée surmonte les limites des
méthodes manuelles traditionnelles, bien qu'elle présente encore des défis pour les zones
ombragées ou à gros sédiments.
Ce travail ouvre la voie à une amélioration continue, notamment par la combinaison
d'indices et le seuillage empirique, afin d'accroître la robustesse et la généralisation de la
détection du trait de côte sur l'ensemble du littoral réunionnais.